La directive sur la publication d’informations en matière de durabilité par les entreprises (Corporate Sustainability Reporting Directive – CSRD) est un règlement européen visant à renforcer et à améliorer les exigences de transparence des entreprises en matière de durabilité. Elle remplace une directive antérieure – la directive sur la publication d’informations non financières (Non-Financial Reporting Directive - NFRD) – et élargit considérablement le champ des entreprises concernées. Elle s’applique aux grandes entreprises, aux PME cotées en bourse, ainsi qu’aux entreprises non-européennes ayant des activités significatives dans l’UE – au total, elle concerne environ 50 000 entreprises.
La CSRD vise à lutter contre le greenwashing, à améliorer la transparence pour les investisseurs et les parties prenantes, et à soutenir les objectifs du Green Deal européen. Elle est entrée en vigueur en janvier 2023, avec une mise en œuvre progressive débutant en 2024 et s'étalant jusqu’en 2028, selon la taille et le type d’entreprise.
La directive impose aux entreprises concernées de publier des informations sur les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), conformément aux normes européennes de reporting en matière de durabilité (ESRS). Chaque entreprise doit divulguer ses risques et impacts en matière de durabilité, ainsi que ses plans de transition, en garantissant des données fiables, comparables et vérifiables.
La CSRD favorise les stratégies d’approvisionnement durable, les modèles d’économie circulaire et la collaboration avec les fournisseurs – faisant de l’intégration ESG une priorité stratégique pour la gestion de la chaîne d’approvisionnement. Ainsi, là où elle s’applique, elle a un impact significatif sur les opérations supply chain d’une organisation.
Parmi les exigences de reporting ESG détaillées figurent les données et informations sur les émissions de scope 3 (émissions indirectes liées à la chaîne de valeur d’une entreprise, incluant les fournisseurs, le transport et l’usage du produit), les droits humains et les impacts sociaux. Par conséquent, les entreprises doivent évaluer et rendre compte des pratiques durables de leurs fournisseurs, en s’assurant qu’elles respectent des normes environnementales et éthiques.
Cela représente une véritable charge : les entreprises doivent mettre en place des processus de diligence raisonnable, d’évaluation des risques et de transparence tout au long de leur chaîne d’approvisionnement. Par effet domino, la pression augmente aussi sur les fournisseurs, qui doivent à leur tour fournir des données précises, vérifiables et alignées avec les objectifs de durabilité de l’UE. Pour les entreprises concernées par la CSRD, la non-conformité peut entraîner des risques juridiques, réputationnels et financiers.
Oui : la directive impose des exigences plus strictes en matière de reporting environnemental, social et de gouvernance (ESG). Pourtant, la CSRD n’est pas simplement une nouvelle contrainte réglementaire à supporter pour les entreprises concernées. En réalité, s’adapter proactivement à la CSRD offre aux responsables supply chain de multiples opportunités stratégiques, notamment :
Voici comment.
L’un des principaux bénéfices de la conformité à la directive est une meilleure capacité à identifier et à atténuer les risques liés à la chaîne d’approvisionnement. En vous obligeant à évaluer des facteurs ESG tels que l’impact climatique, les droits humains ou les pratiques de travail éthique, la directive vous pousse à évaluer la performance de vos fournisseurs au-delà des traditionnels critères de coût ou de qualité. Cette approche proactive vous aide à anticiper et à gérer des vulnérabilités telles que l’instabilité d’un fournisseur, une non-conformité réglementaire ou des risques environnementaux, qui pourraient tous perturber vos opérations.
Par exemple, une entreprise dépendant de fournisseurs situés dans des régions exposées à des événements climatiques extrêmes peut utiliser les données de durabilité pour élaborer des plans de contingence et diversifier ses stratégies d’approvisionnement. De même, les entreprises qui privilégient l’approvisionnement éthique et des conditions de travail équitables réduisent leur exposition aux atteintes à leur réputation causées par des violations des droits humains ou de mauvaises conditions de travail dans leur chaîne d’approvisionnement.
Réduction des coûts et gains d’efficacité
Bien que la conformité à la CSRD impose un reporting supplémentaire, elle incite aussi à optimiser votre chaîne d’approvisionnement, ce qui peut entraîner des réductions de coûts et des gains d’efficacité. Des pratiques durables telles que la réduction des déchets, l’amélioration de l’efficacité énergétique ou l’approvisionnement auprès de fournisseurs responsables sur le plan environnemental permettent toutes de réduire les dépenses opérationnelles sur le long terme.
Par exemple, l’adoption de principes d’économie circulaire – tels que le remanufacturing, le recyclage ou l’approvisionnement responsable – permet de réduire les coûts de matières premières et d’optimiser l’utilisation des ressources. Vous pouvez également réduire les coûts de transport et de logistique en sélectionnant des fournisseurs alignés sur les normes ESG et situés à proximité de vos marchés clés, ce qui réduit à la fois les émissions carbone et les frais de carburant.
Un reporting ESG transparent peut aussi renforcer la confiance des parties prenantes et votre compétitivité sur le marché. Des études montrent que les investisseurs, les régulateurs et les consommateurs privilégient de plus en plus les entreprises affichant une solide performance en matière de durabilité. En assurant votre conformité à la directive CSRD, vous pouvez attirer de nouveaux investissements, sécuriser des partenariats stratégiques et améliorer la réputation de votre marque.
Les clients deviennent eux aussi plus sensibles à l’impact environnemental et éthique de leurs achats. Les entreprises qui démontrent un approvisionnement responsable, des conditions de travail équitables et des réductions d’émissions se démarquent sur leur marché ; cela peut accroître la fidélité client et les ventes – et ne rebutera certainement pas votre clientèle.
Votre Order Management System (OMS) joue un rôle crucial dans la conformité à la directive CSRD – en renforçant la transparence de votre supply chain, en assurant l’exactitude des données, et en soutenant le reporting en matière de durabilité.
La CSRD exige des informations détaillées sur les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Votre OMS peut centraliser, analyser et vérifier ces données critiques, vous aidant à répondre aux exigences réglementaires tout en identifiant les écarts entre les performances perçues et les performances réelles de votre chaîne d’approvisionnement.
Un OMS bien implémenté fournit des informations précieuses basées sur les données, révélant les décalages entre ce que l’entreprise pense qu’il se passe dans sa chaîne d’approvisionnement, et ce qui s’y passe réellement. Voici comment :
Un OMS performant automatise la collecte des données de toutes les parties prenantes – fournisseurs, prestataires logistiques et systèmes internes – garantissant une visibilité en temps réel sur les commandes, les expéditions et la performance des fournisseurs. Il peut aussi intégrer des indicateurs ESG – comme les émissions carbone, l’approvisionnement éthique ou la production de déchets – pour offrir une vue d’ensemble complète de la durabilité de votre chaîne d’approvisionnement. En consolidant des données issues de sources multiples, votre OMS permet de supprimer les écarts dus à une information fragmentée ou obsolète.
Configuré correctement, votre OMS compare la performance attendue des fournisseurs (y compris les objectifs de réduction d’émissions ou les engagements liés aux conditions de travail) à leur performance réelle (telle que vérifiée par le suivi des livraisons, les rapports d’audit ou les certifications durables de tiers).
Autrement dit : si un fournisseur affirme utiliser des matériaux durables, mais que les données de commande révèlent une hausse de la consommation de matériaux non certifiés, votre OMS peut être programmé pour signaler cette incohérence. De même, si les données logistiques révèlent des émissions plus élevées que celles déclarées, votre système peut les mettre en évidence, évitant ainsi un reporting de durabilité trompeur.
Votre OMS peut être configuré pour déclencher des alertes en temps réel si un fournisseur ne respecte pas ses engagements ESG, par exemple en cas d’audit manquant, d’augmentation des émissions ou de violations des droits du travail. Dans le cadre de la CSRD, cela vous permet de détecter et de corriger rapidement les écarts – réduisant le risque d’accusations de greenwashing, de sanctions réglementaires, ou de dommages réputationnels. Grâce à ses fonctionnalités de traçabilité et d’historique des données, votre OMS fournit non seulement une vision transparente de la performance supply chain, mais aussi des efforts menés pour se conformer à la CSRD.
La capacité à identifier les écarts vous permet de mettre en place des mesures correctives, comme l’adaptation de votre stratégie d’approvisionnement, la priorisation des fournisseurs durables, ou l’optimisation logistique pour réduire les émissions. Autrement dit, votre OMS vous permet de passer d’une posture réactive à une gestion proactive et durable – garantissant une amélioration continue de vos performances ESG.
On considère souvent un Order Management System comme un outil destiné à suivre, traiter et gérer efficacement les commandes dans une chaîne d’approvisionnement. Mais d’un point de vue plus conceptuel, un OMS offre visibilité en temps réel, détection des écarts et précision des données. En l’utilisant pour analyser efficacement vos données et identifier les écarts entre perception et réalité, vous pouvez transformer vos obligations de conformité en un levier stratégique – vous permettant de devancer non seulement les exigences réglementaires, mais aussi, et tout aussi crucialement, les attentes de vos clients.